Le Rendez-Vous de la Tech Européenne

Avec ses 50 000 m2, 2400 startups, plus de 2000 exposants, des centaines de conférences et plus de 90000 visiteurs en 2022, Viva Technology confirme son statut de plus grand événement du genre en Europe. Son directeur général François Bitouzet évoque les ambitions du rendez-vous parisien.
Dans quel but avoir lancé Viva Technology en 2016 ?
A nos yeux, la grande communauté tech, digital et startups était trop morcelée, notamment en Europe. D’un côté, il y avait des startups qui créaient de l’innovation, de la disruption, mais qui manquaient de moyens et d’accès aux investisseurs ou aux clients potentiels. Et, de l’autre côté, des grands groupes — avec des moyens, des clients — en recherche de ce type d’innovation. La mission de Viva Technology est précisément de rassembler tous les acteurs pour susciter des rencontres qui ne pourraient pas se faire ailleurs.
D’où, aussi, la diversité des secteurs présents…
Exactement. Contrairement à d’autres rendez-vous, nous ne sommes pas focalisés sur un secteur, sur un public. Nous sommes un événement multiexperts.
Et qui sont ces experts ?
Cette année, nous avons 2400 startups; des grands groupes comme LVMH, Verizon, Manpower, Audi ; des « pure players» comme Microsoft, IBM, Google, Meta, Alibaba, PayPal… Et aussi — c’est très important — le secteur public: des représentants d’États, de régions, de villes… C’est donc un événement à 360 degrés où ces fameuses rencontres arrivent. Même les improbables : une startup « deep tech» et un groupe de luxe peuvent se découvrir un intérêt commun — une approche « verte» de la vinification? Tout est possible.

François Bitouzet, Directeur Général de Viva Technology.
Est-ce un événement européen ?
La présence européenne est forte, et nous contribuons à ancrer la tech européenne sur la scène internationale. Des visiteurs américains me disent qu’ils font le déplacement juste- ment parce qu’ils trouvent ici le meilleur de l’écosystème tech européen. Ceci dit, Viva Tech n’est pas un événement européen: il est un événement international qui se tient à Paris. Il y a des dizaines de pays représentés — la Corée est l’invitée d’honneur cette année, la
Nouvelle-Zélande vient pour la première fois. Et tous les speechs sont en anglais — seul le président Emmanuel Macron est autorisé à donner le sien en français !
À propos, il y a des centaines de speechs ! La discussion tient un rôle important dans votre programme ?
Un rôle central, oui. Nous voulons réfléchir à ce que va être la tech, à ce qu’on va en faire. Nous voulons poser des questions, confron- ter les modèles. L’idée est d’offrir un instantané de la technologie européenne et mondiale et que chacun reparte d’ici avec une vision ouverte. Viva Tech est une sorte de CES B2B qui aurait aussi rencon- tré le Forum de Davos !
Web 3.0, cybersécurité, « food tech »… : les thèmes abordés sont extrêmement variés…
Le programme est très riche. Il y a cependant un focus sur quelques grandes thématiques, dont l’intelligence artificielle, au cœur de grands débats actuellement, et, à un an des Jeux olympiques de
Paris, le futur du sport. Nous avons mis le plus gros accent sur
« Tech for good» — comment la tech peut aider à relever les grands défis sociaux et environnementaux. Il y a notamment un village
« FemTech» qui abordera les logiques d’inclusion et de diversité. Et un « Impact mile » — une allée de 100 m de long et 400 m2 — pour valoriser les innovations tech ou digitales susceptibles de changer fondamentalement la donne.
Un exemple concret, parmi d’autres ?
Je peux citer Sweetch Energy. Cette startup française a réussi à développer une solution capable d’exploiter l’énergie osmotique, qui se forme là où l’eau douce et l’eau salée se rencontrent. C’est une énergie très ténue, mais les membranes de Sweetch Energy, ins- tallées dans des estuaires de fleuves, peuvent la convertir en assez d’électricité 100% renouvelable et permanente pour alimenter une grande ville !
Ces innovations sont aussi présentées au public…
Oui : après trois journées B2B, le samedi est ouvert au grand public. C’est un moment toujours enthousiasmant, avec une super énergie. Les visiteurs viennent découvrir les nouvelles technologies (la der- nière « voiture volante», les nouvelles sources d’énergie…), c’est le côté magique, l’émerveillement. Nous ne nous contentons pas de cela: pour nous, cette journée est aussi une journée de sensibilisa- tion. Nous voulons montrer aux jeunes que les métiers de la tech ne sont pas réservés à des élites, mais qu’ils sont accessibles à tout le monde. Notamment aux femmes, encore bien trop largement sous-représentées — nous allons d’ailleurs faire venir cette année 3000 lycéennes et jeunes universitaires. Les exposants jouent le jeu,
et cela fonctionne: les jeunes viennent à Viva Tech aussi pour décou- vrir des métiers, des entreprises, ils donnent leurs CV. ■
Viva Technology: Paris Expo Porte de Versailles, du 14 au 17 juin 2023
French tech and Swiss-Made
Après deux présences en 2018 et 2019 puis une pause pandé- mique, LEMO fait cette année son grand retour à Viva Technology. Le Groupe suisse, partenaire de la « French Tech» depuis des décen- nies, se reconnait parfaitement dans l’univers d’excellence et d’inno- vation qui y règne.
À l’image des exposants majeurs du rendez-vous parisien, LEMO valorisera plusieurs perles de la technologie française sur son stand de 40 m2. Il y aura Focal, célèbre concepteur d’enceintes et de
casques audio haut de gamme. Il y aura Delair, un leader de solu- tions professionnelles de drones pour l’industrie et la défense. Il y aura enfin Namma, jeune startup proposant un vrai couteau suisse industriel : sa machine Eva combine impression 3D, usinage CNC et gravure laser.
Ce trio remarquable incarne aussi bien la qualité et la diversité de l’innovation hexagonale que celles des solutions LEMO. À découvrir Halle 1, stand D41.